Oh les beaux jours ou Happy Days comme on l’appelle en anglais, est à l'origine, écrite en anglais et créée à New York le 17 septembre 1961. Beckett en fait lui-même une version française en 1963, créée au cours de l'été à la Biennale de Venise. Les premières représentations ont lieu en octobre au Théâtre de l'Odéon dans une mise en scène de Roger Blin, avec Madeleine Renaud dans le personnage de Winnie, rôle qui deviendra l'un des plus marquants de sa carrière.
Fidèle au tempérament du dramaturge irlandais, le titre de la pièce est empreint de dérision et d’ironie. Dans les deux actes, Winnie répète à de multiples reprises la même expression dans différentes variantes ("Oh les beaux jours de bonheur", "ce sont de beaux jours", "les jours où il y a des bruits") alors qu’elle s’enlise dans la terre. Elle se présente en effet sur la scène sortant d’un mamelon de terre dont la moitié de son corps dépasse en ouverture de la pièce, puis plus que sa tête au début de l’acte II.
Les phrases emblématiques à tenir par cette pièce :
« Oh, le beau jour encore que ça aura été, encore un! (Un temps.) Malgré tout. (Fin de l'expression heureuse.) Jusqu'ici. »
« On dit tout. Tout ce qu'on peut. Et pas un mot de vrai nulle part. »
« Avoir été toujours celle que je suis – et être si différente de celle que j'étais. »
On a dit que l’œuvre était la réponse de Beckett à un ami qui lui avait demandé d'écrire une pièce joyeuse. Beckett lui-même écrivait qu'il était difficile de séparer le comique du tragique, mais que la comédie, avec son « intuition de l'absurde », était plus désespérante car elle n'offrait aucune issue.